22 janvier 2006

Les jeunes boudent, ouvrons la discussion!

Les 18-29 ans ne s'intéressent qu'au Web, soutient l'Hebdo, le magazine d'actualité de la Suisse romande dans son numéro du 29 décembre 2005.

Dans l'article Les jeunes boudent les médias traditionnels, on apprend que l'éditeur du magazine, le géant suisse Ringier, a demandé à un institut de sondage MIS Trend de déterminer à quel moment les jeunes entrent en contact avec les médias traditionnels.

La réponse: jamais.

Les jeunes consomment des informations par le biais du net exclusivement. Ils s'intéressent en profondeur, c'est-à-dire en utilisant les liens hypertextes pour aller vers d'autres sites étroitement liés avec leurs centres d'intérêt. De plus ils discutent, par mail, par SMS. Ils bloguent aussi des fois.

Somme toute, ils reprochent aux médias traditionnels et généralistes d'être:

  • Répétitifs - de répéter toujours les mêmes infos à la télé, à la radio, dans les journaux.
  • Sensationnalistes - de susciter des émotions artificielles.
  • De focuser sur un événement puis de l'oublier
  • De mentir à l'occasion.
  • Dans le cas de la presse écrite, d'être trop chère et dévoreuse de temps.

"Ils ont des attentes contradictoires", s'étonne-t-on. Comme si tous les jeunes devaient penser la même chose de n'importe quoi... Encore une fois, on dissèque des attitudes pour tenter de s'adresser à un public que l'on perçoit comme monolithique.

D'autant plus que la catégorie "jeunes de 18-29 ans, étudiants ou travailleurs" est une vision de l'esprit. Cela n'existe pas. Pas au sens où les jeunes qui aiment la voile, ou les jeunes intéressés par le foot, existent, elles.

De même Sonia Arnal craint de voir les communautés dont le journal ou le quotidien sont le "socle commun" disparaître. C'est quand même un peu rigolo de voir que des journalistes aient de la difficulté à reconnaître que la société sur laquelle ils écrivent depuis des décennies est en profonde mutation.

Pour Deuze, la «liquéfaction» de la société et l'hyperindividualisation de la vie sociale sont en cours. Avec tous ses effets....

Or donc, les journalistes et les éditeurs continuent de s'adresser à un public "fictif", né de leur catégories mentales plutôt que d'aller vers les gens, les vrais, individuellement.

Quand les médias envisageront leur lectorat autrement que le "machin" auquel il faut vendre son "journal", ils ouvriront la discussion.